Partir à l’autre bout du monde pour travailler et voyager, c’était un rêve que j’avais en tête depuis longtemps. Le Canada, avec ses grands espaces, sa diversité culturelle et sa qualité de vie, m’attirait particulièrement. Grâce au PVT (Permis Vacances-Travail), j’ai pu vivre quatre mois intenses à Montréal, entre découvertes, rencontres et défis du quotidien. Voici mon récit, avec ses hauts, ses bas et toutes les leçons que j’en ai tirées.
- Période : 2024
- Frais de participation : 225,50€
- Compagnie : Air Transat (2x23kg pour les PVT) 380€ aller/retour + 80€ pour le chien en cabine.
- Airbnb : Logement Montréal, hôte Martine 1500€/mois

Mon expérience PVT au Canada
Je voulais vous partager mon expérience du PVT Canada, car chaque parcours est unique. Il me semble important de montrer à quoi s’attendre vraiment : on a souvent tendance à idéaliser, à croire que tout sera facile, que partir à l’autre bout du monde réglera certaines choses. Mais comme partout, il y a des avantages et des inconvénients.
Ce que j’aime dans ce genre d’expérience, c’est qu’elle permet aussi de réapprécier et redécouvrir la France. On la dénigre parfois sans se rendre compte de la chance qu’on a : notre système de santé, notre cuisine, notre mode de vie… Ce sont des choses qu’on pense “normales”, jusqu’à ce qu’on parte ailleurs.
Avant le départ
Je ne vais pas entrer dans les détails administratifs pour l’inscription, car le site pvtistes.net explique tout ça très bien.

Je préfère partager ma préparation, mon organisation, et surtout ce que j’ai retiré de cette expérience.
Pour commencer, je n’ai malheureusement pas pu profiter des deux ans de visa, car je suis tombée… en plein Covid !
J’avais obtenu mon PVT, j’avais quitté mon petit appartement de Rennes pour retourner quelques mois chez mes parents avant le grand départ. Et deux semaines après mon arrivée chez eux… le confinement. Frontières fermées, vols annulés, impossible de partir. Mon rêve canadien a donc été mis entre parenthèses.
Une parenthèse inattendue
Pendant cette période d’attente, je me suis demandé quoi faire.
Je venais du domaine de l’informatique, mais, comme beaucoup à cette époque, j’ai eu envie d’essayer autre chose. J’ai donc décidé de créer un cabinet esthétique : un projet complètement différent, tourné vers le bien-être. Une aventure que je n’avais pas du tout prévue, mais qui m’a beaucoup appris !
Grâce à la situation exceptionnelle, j’ai pu repousser la validation de mon visa jusqu’à trois ans après son obtention.
Mais forcément, après deux ans à faire tourner une entreprise, il est difficile de tout lâcher du jour au lendemain… J’ai donc perdu un peu de temps sur mon visa.
Le grand départ (enfin !)

En voyant la fin de validité de mon visa approcher, je me suis dit que j’allais le regretter toute ma vie si je ne partais pas. Le Canada, c’était mon rêve depuis toujours. J’y allais presque chaque année en vacances, et c’est le seul endroit où je me suis toujours sentie vraiment chez moi.
Finalement, je suis partie seulement quatre mois, quatre mois intenses, riches en rencontres, en découvertes, en galères aussi, mais surtout en moments de pur bonheur. Même si mon séjour a été plus court que prévu, il a été incroyablement formateur.
Je suis revenue avec une autre vision de moi-même, du travail et de la vie quotidienne.
Le PVT n’a pas changé ma vie comme je l’imaginais mais, il m’a permis de me recentrer sur ce qui compte vraiment, de me redécouvrir, et de réaliser que parfois, le voyage le plus important n’est pas celui qu’on fait à l’autre bout du monde, mais celui qu’on fait à l’intérieur de soi.
INSCRIPTION AU PVT (Permis Vacances-Travail)
Mon inscription au PVT s’est faite un peu sur un coup de tête. L’année précédente, j’étais partie rendre visite à mon cousin au Canada, et j’ai eu un véritable coup de cœur. Tout le monde me disait de rester là-bas ! Alors, l’année suivante, je me suis dit : « Allez, lance-toi, on verra bien ! » De toute façon, je savais que ce ne serait pas pour tout de suite. (Bon, du coup avec le Covid, tout le monde est rentré et je me suis retrouvée toute seule là-bas ^^)
Comment se passe l’inscription ?
En réalité, elle est assez simple.
Tout se fait sur le site canada.ca. Il suffit de créer un compte en ligne et de remplir ton dossier. Par contre, prévois une belle pile de documents à fournir… vraiment beaucoup ! 😅

Chaque année, il y a environ 5 000 à 10 000 places pour les Français, réparties en plusieurs “rondes” ou tirages au sort (souvent 3 ou 4 dans l’année, selon la demande).
Une fois ton dossier soumis, il ne te reste plus qu’à croiser les doigts et attendre ton tour.
Certaines personnes sont tirées au sort en quelques semaines, d’autres attendent parfois un an, deux ans, voire trois… Et là, surprise ! À peine deux semaines après mon inscription — juste après avoir fêté mes 30 ans — j’ai reçu la fameuse invitation !
Je ne m’y attendais pas du tout, d’où le fait de retourner vivre chez mes parents le temps d’économiser un peu avant le grand départ.
Quand tu es tiré au sort, tu reçois une invitation à te présenter, tu as 10 jours pour accepter l’invitation, lorsque tu l’as accepté tu as ensuite 20 jours, pour envoyer les documents et payer les frais de participation qui sont de 364,75 $CA. D’ici 24h après le paiement, tu recevras les instructions pour fournir tes données biométriques. Et tu as un mois pour te rendre dans un point de collecte pour fournir tes données biométriques. Après 8 semaines environ, si tout est bon, tu recevras cette fameuse lettre d’introduction.
👉 Pour les détails précis des démarches et des formulaires, je te conseille le site pvtistes.net — ils expliquent tout pas à pas, et leurs guides sont vraiment bien faits.
LETTRE D’INTRODUCTION
Une fois que tu as ta fameuse lettre, tu disposes ensuite d’un an pour finaliser les démarches et entrer sur le territoire canadien. Au-delà, il faut tout recommencer et espérer être à nouveau tiré au sort.
VALIDER SON PVT
Comme je l’ai mentionné plus haut, une fois que tu es tiré(e) au sort, tu disposes d’un an pour valider ton PVT.
Concrètement, cela signifie que tu dois te rendre physiquement au Canada pendant cette période.

À ton arrivée à l’aéroport, tu devras te présenter au bureau d’immigration avec les documents suivants :
- Ton passeport valide pour toute la durée de ton séjour (2 ans minimum).
⚠️ Si ton passeport expire plus tôt (par exemple dans 6 mois), ton PVT ne sera valable que jusqu’à cette date ! Et après… c’est la galère (crois-moi, ça m’est arrivée ^^). - Ta lettre d’introduction reçue après le tirage au sort.
- Une preuve de fonds récente d’au moins 2 500 $ CAD (environ 1 545 €).
- Un billet retour, ou bien les 2 500 $ + un peu d’argent supplémentaire prouvant que tu peux en acheter un.
- Ton attestation d’assurance santé couvrant toute la durée de ton séjour. C’est obligatoire !
J’avais personnellement choisi Globe PVT, qui coûtait environ 750 € pour deux ans, et je n’ai eu aucun souci avec eux.
Une fois tous ces documents validés, l’agent d’immigration te remet ton visa PVT, valable pour deux ans.
Petite astuce :
Si tu veux valider ton PVT sans t’installer tout de suite, c’est possible.
C’est ce que j’ai fait : je suis partie une semaine en vacances au Canada uniquement pour valider le visa, puis je suis revenue en France. Quelques mois plus tard, quand tout était prêt, je suis repartie pour de bon ! 😉
SE LOGER AU CANADA



Pour le logement, je ne savais pas encore combien de temps j’allais rester, il ne me restait que huit mois de visa. J’ai donc opté pour la solution la plus simple : un Airbnb
J’ai pris le moins cher que j’ai trouvé… soit 1 500 € par mois 😅 (eh oui, les loyers à Montréal piquent un peu !).
À mon départ, j’ai aussi dû payer 60 € de frais de nettoyage supplémentaires parce que j’avais mon chien avec moi — c’est une condition assez courante là-bas.
D’ailleurs, trouver un logement avec un animal au Canada, c’est une vraie galère ! Beaucoup de propriétaires refusent les animaux.
Heureusement, la mienne adorait les bêtes : elle avait même promené mon chien une fois pendant que je travaillais, parce qu’il y avait des travaux bruyants dans l’appartement. Une perle rare ❤️
L’appartement était magnifique et super bien situé, au Plateau, le quartier où vivent la plupart des Français (je vous jure, ce n’était pas fait exprès !).
À la base, je voulais juste un logement abordable, mais finalement j’ai adoré ce quartier, et mon petit Mochi aussi ! 🐾

💡 Astuce logement :
Si tu veux trouver une colocation ou un bon plan logement, il existe plein de groupes Facebook super utiles :
« PVTistes à Montréal : logements et colocations » ou encore « Les Français à Montréal«
… et bien d’autres ! Tu y trouveras des annonces mises à jour tous les jours et souvent des retours d’expérience très concrets.
TROUVER DU TRAVAIL À MONTRÉAL
Avant de chercher du travail, il faut que tu aies ton numéro d’assurance sociale (NAS). Tu verras, tu en auras besoin pour plein de choses : travail, banque, papiers officiels, etc. Je l’avais demandé en ligne sur le site canada.ca, dès mon arrivée. Tu ne peux pas le demander avant, car tu as besoin de ton permis de travail, que l’on te donne à l’immigration à l’aéroport.
Une fois que tu as ton NAS, je te conseille également d’ouvrir un compte en banque. J’avais choisi la BNC, qui est très bien.

« J’ai pu emmener Mochi en Reunion au boulot et je lui ai mis la tenue de travail ^^ »
Qu’on se le dise : trouver un travail à Montréal, ce n’est plus comme avant.
Il y a de plus en plus de monde qui s’y installe, donc forcément… de moins en moins de places disponibles.
Si j’avais eu plus de temps, j’aurais sûrement tenté ma chance dans les petites villes ou campagnes du Québec, où la concurrence est moindre et où les employeurs cherchent souvent du monde.
Au début, je t’avoue que j’ai un peu paniqué.
J’ai envoyé des dizaines et des dizaines de CV… et rien. Pas de réponse, pas d’entretien, le vide total.
Jusqu’au jour où une seule entreprise m’a finalement acceptée : un magasin de high-tech.
J’ai commencé en tant que conseillère au service à la clientèle, et au bout de deux semaines seulement, je me suis retrouvée senior en administration ! Je touchais environ 3500€ mais tu as environ 600€ de taxes tous les mois, je touchais donc 2900€ !! Et petite particularité là-bas c’est que tu es payé toutes les 2 semaines.
C’est ça que j’adore avec le Canada : l’évolution est rapide quand on montre sa motivation.
Même sans expérience spécifique dans le domaine, ils m’ont fait confiance simplement parce qu’ils voyaient que je travaillais sérieusement. Et ça, c’est vraiment une mentalité que j’ai adorée là-bas.
LE BUDGET 💸
Bon, parlons budget, parce que soyons honnêtes : c’est clairement le point noir de cette expérience…
Tout est tellement cher ! 😅
Je gagnais environ 2 900 € par mois, ce qui peut paraître très correct sur le papier.
Mais quand on fait les comptes, ça pique un peu :
- Logement : 1 500 € / mois
- Nourriture : environ 500 € / mois (et encore, en faisant attention — sans oublier qu’au Canada, les taxes ne sont pas incluses dans les prix affichés, donc il faut toujours ajouter un petit pourcentage à la caisse 😅)
- Transports en commun : 240 € / mois
Il me restait donc environ 600 € pour le reste : les brunchs, les sorties, les week-ends, les petits plaisirs du quotidien… Et quand on sait qu’une sortie coûte en moyenne 40 €, l’argent part très, très vite.
Sans compter qu’étant en Airbnb, je n’avais pas à payer l’eau, l’électricité ni Internet — sinon, il ne me serait franchement rien resté du tout.
Si j’avais pu, j’aurais choisi la colocation directement, mais avec un petit chien, c’est très compliqué à trouver.
LE GRAND RETOUR

Après ces quatre mois d’expériences incroyables, j’étais vraiment partagée entre rester au Canada ou repartir en France. J’ai longuement pesé le pour et le contre. D’un côté, il y avait des rencontres extraordinaires, une évolution professionnelle rapide et prometteuse, et la possibilité de vivre une expérience unique. De l’autre, plusieurs aspects pratiques et réalistes m’ont fait réfléchir sérieusement.
Le budget a été le premier point qui m’a fait hésiter. Montréal est une ville chère : entre le logement, la nourriture, les transports et les loisirs, l’argent part vite. Même avec un salaire correct, il fallait faire attention à chaque dépense pour ne pas se retrouver à sec en milieu de mois.
Le rythme de travail a aussi été un facteur déterminant. Je travaillais en moyenne 50 heures par semaine, souvent jusqu’à 22h, avec très peu de temps libre pour découvrir la ville ou ses alentours. Montréal est une ville incroyable, mais pour en profiter vraiment, il faut avoir du temps. Ce qui n’était pas vraiment le cas.
Tu laisses quand même ta famille et tes amis derrière toi. Est-ce que ça valait vraiment la peine d’être loin de tout, pour profiter de la ville seulement un jour par semaine ?
Ensuite, il y a la sécurité et la santé. La sécurité sociale n’étant pas la même qu’en France, je devais anticiper tout type de problème de santé ou même de soins pour mon chien. Juste pour un vermifuge, 300 $ ! Parce qu’il te force à prendre un rendez-vous et faire un examen complet. Ces petites réalités financières et pratiques m’ont vraiment fait réfléchir à ce que je voulais pour mon quotidien.
Au final, j’ai réalisé que je préfère garder ma qualité de vie en France. Avec mon cabinet esthétique, j’ai la chance de pouvoir voyager quatre fois par an tout en continuant mon activité. Je préfère profiter de Montréal tous les ans, sur plusieurs mois, et vivre pleinement l’expérience quand je suis là-bas, plutôt que de la vivre par petites doses frustrantes.
Bien sûr, l’idéal serait le télétravail depuis Montréal, ce qui permettrait de combiner expérience internationale et confort de vie, mais c’est encore difficile à trouver. Et je pense que beaucoup d’entre nous ont la même idée en tête 😅
« Au final, mon PVT au Canada a été une expérience courte mais incroyablement riche : elle m’a permis de me découvrir, de rencontrer des personnes formidables et de relativiser ce que j’ai chez moi. Chaque voyage a ses défis, mais c’est en osant partir que l’on apprend vraiment à se connaître et à apprécier ce que l’on possède. »
Et parce qu’un PVT à Montréal passe aussi par la découverte de ses saveurs, découvre mes bonnes adresses incontournables et les meilleurs brunchs de la ville !

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